La Colonne Pascale, oeuvre d'art majeure de la ville de Douala

Rond Point Shell New-Bell, Douala 2ème. Nous venons de visiter l'église Sacré Coeur qui compte parmi les plus populaires de la ville de Douala. A quelques 200 mètres de là, se trouve un monument emblématique de la ville: la Colonne Pascale. Tantôt décriée, tantôt questionnée, cette œuvre d'art fait aujourd'hui partie intégrante du paysage urbain de Douala. Mais alors quelle en est la signification ?

Pour comprendre la genèse de cette oeuvre, il faut remonter 12 ans en arrière. Du 4 au 11 Décembre 2010, Doual'art en partenariat avec la ville de Douala et des partenaires étrangers organise la deuxième édition du Festival Salon Urbain de Douala (SUD). A cette occasion, de nombreuses oeuvres sont commandées par Doual'art pour améliorer le paysage artistique. L'oeuvre la Colonne Pascale de Pascale-Marthine Tayou en fait partie.

Comme le rappelle Doual'art sur son site internet, il s'agit d'un "Totem composé de marmites en email dont les ménagères se servaient dans le passé pour préserver la nourriture et la boisson, La Colonne Pascale est une ligne dynamique simple et épurée s’élevant dans le ciel, implantée au coeur d’un rond-point extrêmement animé du quartier New Bell à Douala".

Caractéristiques et Sens de l'œuvre

Cette colonne empilée de casseroles est une façon pour l'artiste de rappeler la tradition culinaire africaine en général et camerounaise en particulier. Une tradition culinaire principalement préservée par les femmes.

• 𝟭𝟮 mètres de Hauteur,
• 𝟳𝟲 Casseroles
• 𝟯𝟴 Couvercles

L'auteur

Pascale Marthine Tayou est un artiste rêveur mais en même temps fortement imprégné de la réalité qui l'entoure. Multifacettes, ce génie artistique né en 1966 est un autodidacte qui a su dompter l’art plastique, le dessin, la photographie ou encore la sculpture.

 _{(c) Marthine Martine Tayou, source Artskop}

Polémique

L'œuvre la Colonne Pascale a dès son installation suscité une vive émotion et un rejet de la part de la population locale. Estimant que ces "marmites" représentaient la pauvreté des habitants de New-Bell, son démantèlement a été demandé de manière virulente. D’autres opposants trouvaient indécent d’ériger ce monument sur une place qui a vu couler le sang de nombreux résistants pendant les luttes d’indépendances. Rappelons que les émeutes sanglantes de Mai 1955 qui embrasent le Cameroun étaient parties de la répression d’un rassemblement de l’UPC à New-Bell. 

Au demeurant, la colonne pascale semble aujourd’hui acceptée par les habitants comme faisant partie de l’identité culturelle et architecturale de New-Bell. Personne n’oserait imaginer ce quartier sans son église, sa prison, son marché et ses “marmites”.

De nombreuses expositions gratuites sont organisées par Doual'art toute l'année. Consultez notre agenda pour connaitre les expos en cours.